A propos de l’article sur le quartier des Docks paru dans le journal le Parisien du 17 janvier 2017.

Fin décembre, 4 dockiens n’écoutant que leur courage ont affronté l’épreuve ultime à laquelle des générations d’Audoniens de tous les quartiers (Debain, Vieux, Puces, Garibaldi, Mairie, RER…) ont été confrontés au moins une fois : le journaliste du Parisien. Bravement, dans le froid, durant une heure, en ayant pris sur leur temps, ils lui ont fait visiter le quartier des Docks. Ils ont narré l’arrivée du Conseil Régional, montré les derniers logements livrés, déambuler avec lui du côté de la Halle en partie occupée par l’agence de design Saguez, fait découvrir le parvis, le Grand Parc.

Ils lui ont aussi montré la boulangerie et le Carrefour city, et lui ont bien entendu dit leur impatience de voir les autres coques commerciales s’ouvrir pour amplifier la vie de notre quartier. Ils ont raconté les erreurs de jeunesse de tout chantier de cette ampleur notamment les parkings et pointé les défauts de pilotage et les malfaçons des constructeurs. Bref ils ont raconté leur quartier où la vie se passe bien entre les gens, où les familles s’épanouissent dans le Grand Parc, où l’association Mon voisin des Docks a cœur d’impulser du lien social avec la fête des Docks, les pique-niques, les collectes solidaires de jouets pour Emmaüs et le Secours Populaire, les retranscriptions artisanales de matches de foot de l’euro sur coque commerciale murée. Ils ont narré les désagréments du quotidien mais aussi les motifs d’espoir avec l’arrivée de 2 restaurants d’ici le printemps, l’annonce de la construction du Grand Hôpital et de l’université afférente. Bref un récit équilibré, ni enjoué, ni pessimiste mais réaliste. Ces courageux voisins, membres du Conseil d’administration, se réunissent chaque mois avec 16 autres congénères, et échangent, construisent, se disputent mais avancent collectivement pour que leur quartier vive le mieux possible, qu’il n’y ait pas de trafic, que les nombreuses parties prenantes de la construction du gigantesque puzzle qu’est le quartier des Docks échangent, se coordonnent et avancent ensemble (Mairie, Plaine commune, Sequano, CPCU, APHP, commercialisateur, Syctom, RATP, EDF, Orange et on en oublie). Ils établissent des liens avec les autres associations audoniennes. Ils défendent les intérêts du quartier tout en restant ouverts au reste de la Ville. Bref une belle énergie citoyenne.

Le journaliste du Parisien, toujours fort sympatique au demeurant a cependant un petit travers involontaire. Il ne perçoit, à l’insu de son plein gré, que les ondes négatives lorsqu’il se met devant son clavier pour écrire son papier. Malgré lui, alors que dans sa tête il veut écrire "des voisins pionniers dans un quartier en mutation", ses doigts courent sur les touches : les voisins sont maintenant des colons, le métro 13 étant leur nouveau Mayflower.

Ben non, nous n’avons pas colonisé les Docks. Nous n’y avons pas importé une culture allogène que nous voulons imposer aux autochtones. Nous sommes des Audoniens fiers de leur quartier et fiers de leur ville. Beaucoup d’entre nous vivaient déjà à Saint-Ouen avant de s’installer aux Docks. Le quartier est très clairement perfectible mais il est déjà très agréable. Et il le sera encore plus avec l’arrivée du Conseil Régional, l’arrivée de la ligne 14, la livraison de la Halle gourmande, la restructuration complète du Syctom, l’ouverture de la Fabrique du Métro du grand Paris, les ouvertures des commerces, l’ouverture des stations autolib et velib, la mise en place des bornes automatiques, l’inauguration du terrain de boules, l’ouverture du Leroy Merlin côté Seine et aussi la construction de l’hôpital et de l’université. Mais en ce jour du 17 janvier 2017, grâce au bizutage par un journaliste du Parisien, ce rite initiatique de tout Audonien qui se respecte, les Dockiens sont devenus définitivement des Audoniens. Et ça c’est bien.