Vous l’avez sans doute déjà remarqué, dans le parking silo de notre quartier des Docks, des bornes de stationnement pour autolib’ ont déjà été installées. Une station qui devrait s’ajouter normalement aux 9 autres déjà déployées sur Saint Ouen. Avec une nouvelle station velib’ (en attente !) et un centre de réparation de vélo, cette station autolib’ devait constituer un pôle de mobilité durable. Un choix somme toute logique pour un écoquartier !

Cependant il semble qu’une ouverture prochaine ne soit pas d’actualité. Certes, il y a six ans, Paris révolutionnait les transports urbains avec son système de location de voitures en libre service sans équivalent dans le monde. Le nombre d’utilisateurs d’autolib’ n’a cessé d’augmenter depuis son lancement pour atteindre en 2016 130 000 abonnés et plus de cinq millions de locations.

Le problème, c’est que ce succès ne se traduit pas en termes de recettes ! Le service n’est pas rentable... Le nombre d’utilisateurs augmente, mais ils font de moins en moins de trajets en Autolib’, et sur des distances de plus en plus courtes. Notamment parce que le nombre de voitures et de bornes n’a pas augmenté dans les mêmes proportions que le nombre d’utilisateurs, ce qui mécaniquement rend les voitures moins disponibles. Par ailleurs, Autolib’ a perdu des usagers potentiels lui préférant les VTC, qui n’existaient pas à sa création.

Le groupe Bolloré, qui gère le service, a ainsi évoqué un déficit potentiel de 179M€ d’ici à 2023 (date de la fin du contrat avec le groupe Bolloré), dont 60M€ resteraient à la charge du délégataire. Mais le reste du déficit, 119M€, resterait lui à la charge des collectivités...

Le syndicat mixte Autolib’ Velib’ Métropole, qui rassemble les collectivités du réseau, a lancé un audit dans le but de confirmer ou infirmer ces chiffres prévisionnels annoncés par Bolloré. Pour un certain nombre de collectivités membres du syndicat (dont Plaine Commune et Saint Ouen), ou qui aspirent à le devenir, il est donc urgent d’attendre.

Si le déficit annoncé était confirmé par l’audit, le syndicat devrait trouver de nouvelles sources de financement pour équilibrer les comptes. Selon Marie Pierre de la Gontrie, présidente du syndicat Autolib’ Velib’, pour équilibrer le service, les tarifs des usagers et les contributions des collectivités ne seraient pas sollicités. Cela ressemble tout de même à un vœu pieux… On peut toutefois s’attendre à des fermetures des stations les moins rentables et des discussions serrées avec le groupe Bolloré.

En tout cas dans l’immédiat et pour une période indéterminée on n’aura pas d’ouverture de la station du parking silo… L’association Mon Voisin des Docks va suivre ce dossier avec la plus grande attention en souhaitant très fortement que le quartier des Docks soit doté d’une station autolib’ opérationnelle et aussi d’une station velib’ !