Jeudi 1er décembre, une délégation de l’association Mon Voisin des Docks a été reçue par les responsables du SYCTOM et de l’usine TIRU. Futurs aménagements, nuisances olfactives, composition des fumées : de nombreux sujets ont été abordés au cours d’une réunion de 1h30, à l’issue de laquelle nous avons pu visiter l’ensemble des installations.

Nous avons été reçus par Carole Badenchini, directrice de l'usine TIRU de Saint-Ouen, Catherine Boux, directrice générale adjointe de l’exploitation du SYCTOM, Pierre Hirtzberger, directeur général des services techniques du SYCTOM, ainsi qu'un responsable technique de l'usine. La réunion a commencé par une présentation du site.

L’usine en quelques chiffres

L’incinérateur a été installé en 1990, à une époque où les alentours n’étaient pas occupés par des habitations. D’une capacité de 650 000 tonnes de déchets par an, il compte 3 fours pouvant chacun brûler 25 tonnes par heure. L’énergie ainsi produite permet de chauffer l’équivalent de 98 264 logements, et de fournir 4 591 foyers en électricité. Les fumées qui sont libérées par la cheminée représentent un volume de 70 tonnes par heure, à une pression de 40 bar, et une température de 80 °C.

La fumée représente-t-elle un risque pour la santé ?

La fumée est composée de vapeur d’eau à plus de 99 %. Néanmoins, malgré les différents dispositifs de filtration, on trouve aussi des traces de polluants, tels que des métaux lourds, de l’ammoniac, du mercure, du chlorure d’hydrogène, du soufre, ou encore des particules fines.

Il semblerait toutefois que ces polluants soient en quantité relativement faible, et ne représenteraient pas de risque majeur de santé publique. M. Hirtzberger a insisté sur le fait qu’en 2015, les seuils fixés par les services de l’Etat n’ont pas été dépassés. Par ailleurs, sur d’autres sites, pour mesurer l’impact d’un incinérateur sur la qualité de l’air à proximité des installations, le SYCTOM a procédé à des relevés pendant que l’usine tournait, et pendant qu’elle ne tournait pas. Les résultats sont identiques : l’incinérateur n’aurait donc pas d’effet négatif sur la qualité de l’air du quartier.

De plus, pour améliorer davantage le traitement des fumées, des travaux sont prévus en 2018 qui permettront notamment de réduire le rejet de particules fines. Grâce à d’autres aménagements, l’usine pourra également préchauffer l’eau envoyée à la Compagnie parisienne de chauffage urbain (CPCU), qui chauffe actuellement le quartier.

Enfin, les responsables nous ont rappelé que de très importants travaux sont prévus à l’horizon 2020, d’un montant de l’ordre de 180 millions d’euros. Ils permettront d’intégrer l’usine dans le paysage urbain, mais surtout, ils devraient régler définitivement le problème des odeurs.

Nuisances olfactives : un sujet pris très au sérieux

Mon voisin des Docks a très tôt alerté le SYCTOM sur des épisodes de nuisances olfactives, notamment durant l’été dernier. Conscients du problème, les responsables ont pris la décision d’organiser des rondes avec des « nez » ambulants, astucieusement baptisés « éco-animateurs », formés pour déterminer le degré de nuisance, et qualifier la nature de l’odeur (s’il s’agit de mâchefers, d’ordures ménagères, etc.). Ils vont travailler pour cela en collaboration avec un bureau d’étude et une agence de communication. Les éco-animateurs seront formés en janvier et opérationnels dans le courant du premier trimestre 2017. Parallèlement, Mon voisin des Docks continuera de rester vigilant, et alertera directement par téléphone le SYCTOM, comme cela a été déjà le cas une fois à l’automne, le but étant de trouver rapidement la source de l’odeur.

Nous avons pu visiter entièrement l’usine. Le lieu où les camions viennent décharger les ordures n’est pas confiné : il n’est actuellement pas impossible que lors d’épisodes de fortes chaleurs, et malgré les désodorisants déversés en permanence, cela occasionne des odeurs. Mais ce problème devrait être entièrement réglé, au plus tard vers 2020, lorsque cet endroit sera équipé d’un sas hermétique. Nous avons toutefois de bonnes raisons d’espérer que des progrès vont être faits d’ici là, grâce notamment aux dispositifs d’alerte mis en place.

Un rendez-vous positif, qui montre l’intérêt et l’attention que portent le SYCTOM et l’usine TIRU à la qualité de vie des habitants des Docks. Nous remercions nos 4 interlocuteurs pour cette visite, ainsi que pour les réponses qu'ils ont pu apporter à nos questions.