Le principe du compostage
Le compostage reproduit à petite échelle et en accéléré le processus de régénération qui se déroule dans la nature, qui produit elle-même son compost appelé humus.
En théorie, toute matière biologique peut être compostée. Néanmoins, pour un compostage individuel ou de quartier, certains déchets sont à proscrire pour éviter les mauvaises odeurs et les nuisibles :
Bien composter.
- Pensez à amener de la "matière sèche", boites à oeufs et cartons non imprimés, rouleaux vides de sopalin/papier toilettes, sacs kraft si vidés, mouchoirs papier usagés, sopalin usagé si pas huileux. Déchirés en petits morceaux.
- Placez cette matière sèche au fond de votre bioseaux pour éviter une décomposition trop rapide
- Même si c'est possible éviter les restes de repas avec sauce ou huile.
- Mélanger le composteur, vérifier qu'il soit bien fermé après usage.
Pour en savoir plus sur le composatage consulter la suite de l'article.
Fabriquer son compost est une bonne idée !
- Un engrais maison 100% naturel
Composter ses biodéchets, c’est produire vous-même un amendement de qualité pour nourrir vos plantes, votre potager, vos espaces verts…
- Des déchets mieux valorisés
Lorsqu’ils sont jetés avec les ordures ménagères, les biodéchets sont acheminés dans des unités de valorisation énergétique (incinérateur du Syctom qui se trouve dans notre quartier). Les composter, c’est leur permettre de nourrir le sol plutôt que de partir en fumée. Utiliser ses déchets pour composter est une bonne idée, mais ne pas gaspiller les aliments c’est encore mieux. 30% de nos déchets ménagers sont donc ainsi valorisables. En les compostant, vous contribuez à réduire les mauvaises odeurs issue du Syctom voisin. En effet ces déchets souvent très humides sont difficiles à brûler et, s’ ils ne sont pas traités rapidement, sont à l’origine des nuisances olfactives du quartier.
- La nature à domicile
En compostant vos biodéchets, vous reproduisez le cycle de la nature à la maison ou collectivement entre amis. Une activité ludique et riche d’enseignements pour vous et vos enfants.
- Vive la convivialité !
Ceux qui ont déjà fréquenté des composteurs collectifs le savent déjà : un compostage partagé, c’est autant d’occasions d’échanger et de passer des bons moments conviviaux (goûter, plantations…) entre voisins et habitants du quartier.
- Économique et durable
Le matériel est fourni par Plaine Commune (composteur et bioseaux) et permet une économie potentielle sur la collecte et le traitement des déchets de l'ordre de 150€ par tonne. Les collectivités locales sont déjà soumises à une taxe sur le poids de leur déchet. Ces taxes devraient à terme être répercutées sur les habitants comme c’est déjà le cas dans certaines communes. Le compostage permet d’anticiper ce coup supplémentaire inévitable. Notons que le système de récupération des déchets de notre quartier devrait nous éviter cette taxe si nous arrivons à informer, éduquer et empêcher les dépôts sauvages encore trop nombreux.
Les raisons d’un composteur de quartier
- Nous avons fait le choix de vivre dans un éco-quartier, il est donc normal de porter toutes les idées soutenant ce principe.
- Notre quartier présente un espace large et propice à la création d’un composteur collectif.
- Tout le monde n’a pas la place de créer des composteurs d’immeubles.
- Il est plus difficile de se lancer seul dans le compostage.
- Tout le monde, malgré l’envie, ne peut ou ne veut pas posséder un lombricomposteur individuel.
- Pour les plus avancés, le lombricomposteur peut ne pas suffire au recyclage de tous leurs biodéchets.
- En l'absence de commerces, nous avons la nécessité d’occuper l’espace et de l’animer pour éviter que celui-ci soit mal fréquenté ou pas fréquenté. Sans notre mobilisation et nos initiatives, nous prenons le risque que notre quartier devienne un lieu mort, peu voire pas attirant. Connaître ses voisins est une des conditions pour un quartier agréable. Nous connaître permet de nous comprendre, de nous respecter et de nous entraider mais aussi de veiller collectivement à celui-ci. L’aspect convivial d’un composteur de quartier répond à cet objectif.
- Un composteur collectif, visible et fréquenté permet de sensibiliser sur le problème des déchets et donc sur le tri et le respect de notre environnement. Si chacun avait conscience de l’impact de nos déchets, notre quartier serait propre. Composter c’est s’intéresser à ses déchets et apprendre à les trier.
- Le permis de végétaliser, entré dans la loi récemment, montre la volonté des habitants de prendre soin de leurs espaces verts collectifs. Plus qu’une envie, ce permis devient parfois une nécessité compte tenu de la baisse des budgets alloués à l’entretien de nos espaces collectifs. Le compostage collectif et de proximité permet de répondre à cette envie mais permet aussi aux habitants de s’occuper et de se responsabiliser sur le respect de nos rares espaces verts urbains. Le résultat de notre compost peut servir aux espaces verts communs et faciliter la création de collectifs d’entretien.
- L’idée d’éducation a déjà été évoqué dans cette liste. Un composteur de quartier peut servir aux enfants de nos écoles et à leurs encadrants. Néanmoins, il est vrai que nos enfants sont souvent plus conscients que nous de ce défi environnemental. Il est donc probable que ce soit les adultes qui accompagnent les enfants au composteur pour s’informer et apprendre plutôt que l’inverse.
Le cadre du composteur collectif
Le projet est soutenu par la ville de Saint Ouen et, de fait, par Plaine Commune. Mon Voisin des Docks, EducEcolo et les habitants du quartier investis dans le projet se sont fixé des règles et des conditions pour que cette idée soit plus qu’un composteur de quartier mais bien un atout utile pour tous les habitants. Cette liste peut être amenée à être complétée d’ici l’ouverture du composteur.
- Le composteur fera l’objet d’une convention d’utilisation entre Plaine Commune et les deux associations avec une évaluation au bout de un an. Nous partons donc sur une phase test.
- Si le projet, pour une raison ou une autre, ne remplissait pas toutes nos attentes, il serait démonté par les associations et l’espace serait rendu en bon état à Plaine Commune et à la ville.
- Le composteur sera sous la responsabilité pleine et complète des deux associations. Plaine commune, en dehors d’une aide logistique faisant partie de leur prérogative, ne s’occupera pas du composteur et n’en sera pas responsable.
- Les associations s’engagent à s’occuper de l’affichage et de l’information nécessaire et obligatoire autour du composteur collectif.
- Le composteur sera fermé par des cadenas et ouvert uniquement par un minimum de 2 bénévoles. Les utilisateurs devront s’inscrire et souscrire à ces règles et à une charte d’utilisation.
- Les bénévoles animateurs et utilisateurs seront formés, comme le demande Plaine Commune, par un maître composteur qui viendra régulièrement contrôler la bonne tenue du composteur.
- Les associations s’engagent à trouver et entretenir la filière d’approvisionnement en matière sèche (élément indispensable).
- Les animateurs et les utilisateurs s’engagent à surveiller et prendre soin du composteur et de son environnement. Ils feront preuve de pédagogie et seront à l’écoute pour informer les passants et les autres habitants sur le compostage mais aussi sur les déchets de manière générale.
- Les associations s’engagent à mettre en place des plannings d’utilisation grâce à leur réseaux sociaux et messageries ou tout autre moyen de communication qui serait jugé efficace. De leurs cotés, les utilisateurs s’engagent à venir à tour de rôle, une fois par mois au minimum, pour aider à l’entretien du composteur.
- Le compost sera distribué en priorité aux utilisateurs puis, s’il en reste, aux jardins partagés qui en ferait la demande et/ou aux espaces verts de la ville. Le composteur pourra être ouvert à titre individuel pour y déposer ses biodéchets uniquement par les utilisateurs qui auront suivi la formation et qui auront, en plus de leur inscription obligatoire, signé la charte du composteur.
L’emplacement du composteur
Dans le cadre de notre concertation et de notre pré-projet nous avons identifié plusieurs contraintes dont nous avons tenu compte.
Pour rappel, un composteur n’est pas une poubelle, il s’agit de trois bacs en bois fermés (deux pour le compost et un pour la matière sèche). Ceux ci sont ouverts aux heures régulières d’animations, par le dessus, pour y déposer les biodéchets et s’ouvrent à leur base pour récupérer le compost. Les heures d’ouvertures seront au minimum de deux fois par semaine le mercredi et le samedi. Il a été décidé de commander des bacs plus solides et plus esthétiques que les bacs classiques. Ceux-ci seront renforcés par des plaques de verre type frigo à la base du composteur jusqu'à 20 centimètres sous terre pour prévenir tous problèmes de nuisibles
Contraintes identifiées suite à plusieurs mois d’échanges avec les habitants, les professionnels du compost et les pouvoirs publics :
- Un composteur doit être en contact avec la terre (ce n’est pas une règle absolue mais les composteurs qui ne sont pas en contact direct avec la terre sont beaucoup plus compliqués à gérer).- Il doit bénéficier d’un peu d’ombre.
- il doit être proche d’un point d’eau.
- L’emplacement proposé lors du pré-projet (espace vert du parvis proche de l’angle rue des Bateliers / rue Maurice Audoin) posait un problème visuel à de nombreux habitants donnant sur le parvis.
- Plus particulièrement pour les habitants de l’angle de la rue Batelier et Maurice Audoin : la plupart d’entre eux ne voulaient pas, en plus de la récupération du verre et des cartons, voir s’installer un composteur si proche.
- Des habitants peuvent imaginer qu’un composteur attire les rats et produit des odeurs. Or ce n’est pas le cas d’un composteur bien entretenu, cf. le paragraphe ci-dessus « Stop aux idées reçues ». Mais, pour rassurer les plus inquiets et comme expliqué plus haut, nous allons renforcer le composteur à sa base. La fréquentation du composteur fera d’ailleurs de cet endroit la zone la plus régulièrement surveillée du Parvis sur cette question mais aussi sur celle des déchets sauvages.
- Suite à nos réunions avec les responsables de la ville et de Plaine Commune, nous avons soulevé une incertitude sur les îlots de verdure du Parvis. En effet, ceux-ci n’ont que 30 à 40 centimètres de terre et communiquent directement avec les bassins du Parc. Même si un composteur (à la différence d’un lombricomposteur) ne produit que très peu d’engrais liquide, il a été décidé de ne pas prendre de risque sur la stabilité écologique des bassins.
- En plus d’être à distance des habitations, pour les raisons visuelles déjà évoquées, il fallait aussi que le composteur soit à distance des futurs commerces.
- Pour qu’il ait un vrai impact et assurer son bon fonctionnement, un composteur de quartier doit être visible et sur un passage le plus fréquenté possible. Un composteur invisible ne remplirait pas sa fonction pédagogique en donnant la chance aux passants de s’intéresser à la question des déchets. La perfection serait qu’il soit au centre géographique du quartier, sur un lieu passant ouvert tous les jours et à toutes heures, à distance raisonnable des habitations (suffisamment proche pour qu’il soit utilisé sans être sous les fenêtres des logements du quartier), sur un espace en terre, à l’ombre et proche d’un point d’eau : le fameux mouton à cinq pattes !.
- La peur du vandalisme a aussi été évoqué. Si le composteur rencontre des difficultés, notre organisation évoluera en conséquence. Nous appliquerons à ce titre la politique du carreau cassé / carreau remplacé. Malgré tout, ce point rejoint le suivant, nous avons décidé de prendre les choses en mains. Nous n’avons pas demandé la permission aux perturbateurs pour faire preuve d’initiative mais bien décidé d’imposer par notre action notre point de vue et notre vision du quartier.
- Pour finir, peu d’habitant, mais ils existent, ne veulent tout simplement pas d’un composteur n’y voyant aucun intérêt pédagogique, convivial, préventif pour la fréquentation du quartier et pour l’éducation sur la question des déchets. Nous avons décidé de ne pas tenir compte de leur opposition de principe. En effet, avec le seul argument qui est celui de l’immobilisme, notre quartier serait à l’abandon, l’association de quartier n’existerait pas et les nombreux problèmes déjà résolus qui nous concernent tous seraient toujours d’actualité. Bien entendu, nous ne désespérons pas de les faire changer d’avis en échangeant autour d’un verre au composteur !
Un composteur à l’abri du chêne du Parvis :
Pour répondre à l’ensemble des contraintes évoquées précédemment, il a été convenu de tester l’expérience d’un composteur de quartier au pied du chêne du Parvis.
Ce grand arbre est le seul vestige de ce qui fut autrefois un hippodrome puis un terrain vague. Contrairement aux autres espaces verts du parvis, la parcelle possède plusieurs mètres de terre de profondeur. L’arbre produit de l’ombre et se trouve à « proximité » de la fontaine Wallace du Parvis. Cet endroit est le lieu le plus éloigné des habitations mais reste proche d’un lieu fréquenté et passant. Il est accessible jour et nuit et permet d’être animé facilement grâce à la proximité du boulodrome. Le pied de l’arbre ne possède pas de plantes ni de verdure à cause de son accès qui a servi de tremplin pour les vélos du quartier. L’ouverture a été fermée depuis par des canisses que nous garderons. Voilà une occasion pour embellir par notre compost cet espace qui ne demande que ça !
Plus précisément, les 3 bacs du composteur seront placés sur la partie en terre face à la Seine à l’opposé du Boulodrome, à l’abri de l’arbre mais aussi des deux murets existants. Il servira, en plus des canisses, de barrière de protection à l’arbre. D’une hauteur de 1 m, les bacs dépasseront d’une vingtaine de centimètres les murets, restant invisibles pour les habitants les plus proches. Les habitants en hauteur apercevront peut-être, à l’opposé du parvis, le couvercle en bois des composteurs. Il n’est donc en vis à vis d’aucune habitation et à plus de 50 mètres du pied des immeubles. Même si il n’est pas sur le passage le plus fréquenté du quartier, cet endroit reste à proximité du boulodrome, du Carrefour City et, bientôt, du trajet vers le futur Leroy Merlin, nouveau poumon commercial du quartier.
Le visuel ci dessous respecte plus ou moins les proportions. Il faut savoir que la partie ouverte en terre, matérialisée par les canisses, fait 7 mètre de long, les murets de chaque côté font 80 cm de haut. Le composteur, constitué de trois bacs, fait 3 mètre de long sur 1 mètre de haut, chaque bac faisant 1 m3.
Stop aux idées reçues
Le compostage, ça sent mauvais : FAUX
Seul un excès d’humidité ou le dépôt de déchets interdits peuvent créer de mauvaises odeurs. Bien géré, le compost a une agréable odeur de forêt.
Le compostage attire les nuisibles (mouches, rongeurs…) : FAUX
Si l’on ajoute des matières sèches aux matières humides, que le mélange est bien protégé dans son bac et qu'aucun déchet interdit n’est déposé, il n’y pas de risque (pas de viande,pas de rats !).