Peut-être ne le savez-vous pas, mais nous avons un bâtiment historique dans notre ville. Aussi appelé le « stade de Paris », le stade Bauer fut inauguré en 1909. Il a été le théâtre de grands faits sportifs et historiques (lieu de réunion des résistants pendant l'Occupation). Il doit son nom au docteur Jean-Claude Bauer, figure de la Résistance, fusillé non loin de là. Sa singularité structurelle en fait un stade atypique. En effet, les tribunes sont au bord du terrain à l'image des stades anglais. Il est situé dans un quartier populaire dans tous les sens du terme. Vous en saurez plus dans le lien suivant https://fr.wikipedia.org/wiki/Stade_Bauer.
Mais ce qui contribue le plus à la renommée du stade c'est le club qui lui est rattaché : le Red Star.
Fondé en 1897 par Jules Rimet, l'un des fondateurs de la Coupe du monde de Football (rien que ça!),
le Red Star est le tout premier club parisien.
Véritable institution dont la renommée dépasse largement les frontières de notre ville, le club de Saint-Ouen a eu ses heures de gloire lorsqu'il remporta la Coupe de France en 1921, 1922, 1923, 1928 et 1942.
Bon je vous l'accorde, il n'y avait pas de Messi ou autres Ibrahimovic à l'époque mais c'est plutôt pas mal pour un petit club de Banlieue non ?
Remonté en ligue 2 cette année, le Red Star a bien failli monter en ligue 1 cette année. Il finit 5ème du classement L2 à 1 point du quatrième.
Vous en saurez plus sur ce lien : https://fr.wikipedia.org/wiki/Red_Star_Football_Club#Palmar.C3.A8s_et_r.C3.A9sultats_sportifs
Son collectif est très soudé et partage des valeurs qui se basent sur la solidarité, l'entraide et le rejet de l'idéologie fasciste.
Mais s'il y a bien une chose qui relie les supporters, qui les soude et les transcende, c'est l'amour indéfectible qu'ils portent au Stade Bauer
Mais hélas le stade tombe en ruine. Rénové pour la dernière fois en 1975, il ne répond plus aux normes de sécurité. Au point que deux de ses tribunes sont fermées et que son club est obligé de jouer les matchs à domicile à...Beauvais !
Le collectif de supporters a décidé de réagir en prenant l'initiative de lancer une campagne de financement participatif sur le site fosburit, spécialisé dans le financement sportif.
Le but ici n'est pas de réunir la somme nécessaire à la rénovation du stade (qui s'élève à plus de 3 millions d'euros). Il s'agit plutôt de lancer une action symbolique afin de faire réagir les instances supérieures. Le dont est de 10 euros minimum.
Le montant du don n'est pas important, ce qui compte c'est le nombre de contributeurs qui doit atteindre 2999 (capacité du stade en nombre de places).
Cette rénovation serait bénéfique pour le quartier du stade et par extension à la ville tout entière car le Stade Bauer résonne dans le cœur de nombreux Audoniens et Parisiens.
Et n'oublions pas que le Red Star c'est à Bauer !!!
Alors n'hésitez pas à venir soutenir le qStade Bauer pour le voir renaître de ses cendres et faire à nouveau trembler de joie le public audonien.
Pour le don c'est ici que ça se passe :
http://www.fosburit.com/projets/projet/2999-supporters-pour-bauer/
Commentaires
Jean-Claude Bauer, né le 3 octobre 1910 à Saint-Dié (Vosges), docteur en médecine, qui a un cabinet à Saint-Ouen, épouse Marie-Jeanne Gantou (née le 14 juillet 1913 à Saint-Affrique, dans une famille de quatre enfants). Ils habitent 3 rue Blanqui (leur appartement sera totalement détruit). Ils n’ont pas d’enfant.
Mobilisé au cours de la guerre 1939-1940, le lieutenant de réserve Jean-Claude Bauer est décoré de la Croix de guerre et réformé à 20% pour blessures de guerre.
Le docteur Bauer et sa femme sont communistes et rentrent dans la résistance dès le début de l’occupation.
En 1942, ils appartiennent au Front national : ils servent de boîte à lettres, recherchent des cachettes pour les combattants clandestins qu’ils approvisionnent en nourriture et en argent, ils transportent également des tracts. Jean-Claude Bauer est notamment en contact avec Georges Dudach.
Le 1er mars 1942, le docteur Bauer est arrêté à Paris, en même temps que Jacques Solomon avec qui il avait rendez-vous au bar Tronchet, rue Tronchet, lequel était filé dans le cadre de l’affaire « Pican-Cadras ». Il a sur lui un projet de tract intitulé « Étudiants, Alerte ». Comme il est porteur d’une fausse carte d’identité au nom de Jacques Besson, les policiers des brigades spéciales mettent plusieurs jours pour découvrir sa véritable identité. Sa femme est arrêtée le 6 mars et est emmenée à la Préfecture de Police. Après quelques jours, elle passe au dépôt. Le 30 avril, elle est remise aux Allemands et est transférée à la division allemande de la Maison d’arrêt de la Santé.
Elle ne sort de sa cellule que deux fois : une fois pour aller à l’interrogatoire de la Gestapo, rue des Saussaies et, une autre fois, le 23 mai 1942 pour dire adieu à son mari, avant qu’il parte pour être fusillé au fort du Mont-Valérien, à Suresnes (en même temps que les maris de Charlotte Dudach – Delbo -, Germaine Pican, Maïe Politzer et Hélène Solomon). Ils sont fusillés comme otages en représailles d’une action menée le 19 mai par la résistance armée communiste contre un officier de l’armée d’occupation, le Conseiller d’administration militaire Kuligk.
Le 24 août 1942, elle est transférée au camp allemand du Fort de Romainville, situé sur la commune des Lilas avec trente-cinq autres détenues prises dans l’« affaire Pican-Cadras ».
Le 22 janvier 1943, Marie-Jeanne est parmi les cent premières femmes otages transférées en camion au camp de Royallieu à Compiègne. Le 24 janvier, les deux-cent-trente femmes sont conduites dans des camions à la gare de marchandises de Compiègne et montent dans les quatre derniers wagons (à bestiaux) d’un convoi dans lequel plus de 1450 détenus hommes ont été entassés la veille.
Les femmes arrivent en gare d’Auschwitz le 26 janvier au soir. Le train y stationne toute la nuit. Le lendemain matin, après avoir été descendues et alignées sur un quai de débarquement de la gare de marchandises, elles sont conduites à pied au camp de femmes de Birkenau (B-Ia) où elles entrent en chantant La Marseillaise.
Mme Bauer est enregistrée sous le numéro 31651. Elle est libérée par l'armée Russe en janvier 1945 et rentrere à Paris le 15 juillet 1945.
Elle est homologuée comme adjudant dans la Résistance Intérieure Française. Elle décède le 29 mai 1984.
A Saint-Ouen, son nom est inscrit sur la stèle érigée en « Hommage aux résistants, femmes, hommes, déportés à Auschwitz-Birkenau ».
Le docteur Bauer a donné à notre ville, son nom à une rue (départementale), une crèche (départementale), un centre de santé, le Stade...
Au-delà des actions menées dans la résistance, le Docteur Bauer était un homme fondamentalement humain. En 1941, il fournissait à ma grand-mère, un lait en poudre spécifique qu'on ne trouvait nulle part ou alors à des prix très élevés, pour soigner mon père atteint d'une maladie dont sa grande sœur Louise était décédée à l'âge de 8 mois. Grâce à cet homme, mon père a pu survivre. Ma grand-mère en parlait rarement mais c'était toujours avec une grande émotion.
Le Stade Bauer comme d'autres structures n'a malheureusement pas été entretenu pendant des années et avec la montée du club en Ligue 2 (yep !) en 2015 (ce qui n'était pas arrivé de mémoire depuis 1982), il ne suffit plus de rénover mais aussi de mettre aux normes pour accueillir plus de public.
Nous sommes nombreux à vouloir que le Red Star reste chez nous mais, ne maîtrisant pas assez le sujet, je ne me lancerai pas un argumentaire qui risquerait d'être polémique.
Néanmoins, si l'on essaie d'être objectif, d'aucuns souhaiteraient également que la patinoire, L'île des Vannes... Soient rénovées. Il faut aussi construire des écoles, des crèches, un collège (cela dépend du Conseil Départemental), un EHPAD ce serait bien.
Or, la ville, ce n'est pas un scoop, est très endettée. Tout ne pourra être fait. Des choix budgétaires sont décidés. L'Education a vu son budget augmenter largement depuis 2 ans, notamment pour exécuter les travaux exigés par les commissions de sécurité qui n'avaient pas été réalisés depuis 3 ans ou simplement rénover ce qui devait l'être, mettre en place le Pedt...
Je tiens beaucoup à notre club de foot et il fait partie de l'identité de notre ville. Après plusieurs réflexions, propositions non contractualisées (et c'est bien dommage), les supporters ont décidé de lancer un financement participatif. C'est une bonne initiative à laquelle j'adhère. La ville en l'état actuel des choses n'est pas en capacité de prendre tout à sa charge.
http://www.lemonde.fr/football/article/2016/05/26/football-red-star-la-piste-etrangere_4926570_1616938.html
En plus il trouve notre site super cool :yahoo:
http://bondyblog.liberation.fr/201605310001/les-supporters-perdants-du-match-entre-le-red-star-et-la-mairie/#.V02u_-bznwA
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