Pour mieux comprendre la pollution des sols des Docks de saint-Ouen il est nécessaire de faire un peu d'histoire. Par commodité ; J’entends par « Docks de Saint-Ouen » uniquement la Partie château et Parc d’un coté et la partie des futurs résidences de l’autre délimité par le réseau de chemin de fer.
Les Docks existe depuis 1830 avec l'implantation d'une gare d'eau puis en 1856 d'un réseau ferré. La proximité de la Seine et de ce réseau ferré vont naturellement faire des Docks une zone industrielle. Ces deux infrastructures vont créer une bonne déserte des terrains pour l'approvisionnement en matériaux des usines et pour le stockage des marchandises. En 1917 la société Thomson-Houston qui deviendra Alstom en 1928 rachète la partie nord des Docks, à l'exception de la bande de terrain située immédiatement en bord de Seine sur laquelle se trouve la gare de « Saint-Ouen les Dock » depuis 1862. La partie Ouest non bâtie devient un terrain de sport et des jardins ouvriers, le château est laissé à l'abandon. La partie Est devient l'usine de fabrication de matériel électrique à partir de 1921.
Du fait de son histoire le site des Docks sera donc marqué dès le début du siècle par deux grosses industries : l’électricité et le traitement de déchets.
Voici la situation dans les années 60*
En bleu: Productions d'électricité. La Compagnie Parisienne de Distribution d’Electricité est constituée en 1907 par la municipalité de Paris. Après la seconde guerre la centrale est intégrée à EDF. En
bleu foncé la central électrique en photo.
En jaune : Alstom.
En vert : les Jardins.
En violet : Terrain de sports Alstom.
* Les zones concernant Alstom sont approximatives. Remarquons que le parc actuel se trouve sur une zone qui a été préservée par un terrain de sport et des jardins ouvriers. Avant que la zone ne soit rachetée par Thomson-Houston, le terrain était occupé par un hypodrome.
Central électrique de Saint-Ouen
Photo de Presse H. BARANGER 1950
La centrale est démolie en 1958 et reconstruite en 1966. Puis l’usine est déclassée en 1986 et démolie en 1990. Seule la partie du terrain située près du boulevard Victor Hugo, utilisée pour le réseau de transport (RTE) et de distribution électrique et les logements d’astreinte des personnels, reste concédée à EDF jusqu’à présent.
La CPCU récupère alors une partie du terrain pour y construire une usine de production de vapeur pour le chauffage Urbain de Paris
Pour plus de détails: document
APUR
(Atelier Parisien d'Urbanisme)
Aucune liste ni carte indiquant les zones et la nature des polluants n'a été rendu publique. Néanmoins voici une liste des polluants identifiés en 2009
Sur terrain Alstom : Pcb, Hct,Métaux,Hap,Tce,
Sur terrain Total : Hct , Hap
Sur 3 parcelles de part et d’autre de la voie ferrée et proche de l’avenue Victor Hugo :
métaux, Pce,Tce,Hap,Hct
métaux, Pce,Tce,Hap
métaux,Pce, Tce
Dans les eaux souterraines, nappe à 6 à 8 mètres de profondeur:
Alsthom : Pcb, Btex, Pce, Tce,Dce flottants: Pcb, Hct
Total : Hap, Hct, Btex
Autre terrain :
Coté école : benzène, Pce,Tce,Dce,Cv
En face : Pce, Tce, Dce, Cv, Hap,Hct
Comme le disait Patrice Charrié (directeur de la SODEBAT 93 devenu la SEQUANO) dans une interview pour Cap24 en février 2009 (ci dessous): "On est capable d'aller sur mars et sur la lune, on est capable de dépolluer les terrains c'est pas un problème, c'est le problème du cout, après les terrains on est capable de les dépolluer..." La question est donc: les moyens ont-il été mis?
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