Bonjour,
Malheureusement je crains que la "surprise" ne soit l'annonce officielle de la fin de Velib à St Ouen.
Je suis un futur habitant de St Ouen et du quartier des Docks et j'ai écrit au Maire qui m'a répondu (ou l'un de ses représentants), voici notre échange :
***********************************************
Monsieur,
J'ai bien pris connaissance de votre courriel par lequel vous appelez mon attention au sujet des stations Vélib sur la commune de Saint-Ouen.
Début avril, Madame Marie-Pierre de la Gontrie, Maire adjointe de la ville de Paris et Présidente du syndicat Autolib' et Vélib' Métropole m'a informé, de même que les autres Maires concernés, du résultat du dialogue compétitif ayant conduit à l'attribution du marché Vélib' au groupement Smoovengo, en lieu et place du groupe Decaux, ancien attributaire.
Il a donc été possible de connaître l'équilibre financier et l'effort financier requis auprès des collectivités : le reste à charge est ainsi de 10.000€ par an et par station, pour une durée de 15 ans. Ce coût résiduel prend en compte l'effort de la Métropole du Grand Paris, qui a prévu un engagement de 10.000€ par an et par station, sans toutefois prévoir d'augmentation du budget si le nombre des stations évoluent dans les années à venir.
Pour la ville de Saint-Ouen qui dispose de 11 stations, cela correspond à un coût annuel de 110 000€, sans évoquer les perspectives d'extension possible du dispositif.
Au regard de la situation financière de notre ville et avec une baisse drastique des dotations de l'Etat, la ville de Saint-Ouen n'est pas en mesure d'assurer cette charge nouvelle.
A titre d'exemple, la ville de Paris a été dans l'obligation de dissocier le contrat Vélib' des recettes publicitaires du mobilier urbain pour être conforme aux lois de la concurrence et des directives européennes. Un article du parisien en date du 1er mars 2017 informe que le marché publicitaire de la ville de Paris, qui a été attribué au groupe Decaux assure une redevance minimum garantie de 30 millions d'euros par an. Or, ces 30 millions d'euros correspondent au coût de gestion des stations Vélib' pour les 1000 stations de la ville de Paris (prenant un coût de gestion de 30 000€ par station et par an).
La ville de Paris a donc réussi à équilibrer financièrement cette opération, contrairement aux villes, comme Saint-Ouen, qui ne disposent plus des recettes publicitaires de mobilier urbain : ces dernières ont été transférées à Plaine Commune dans le cadre de la compétence Voirie. Certains Établissements Publics Territoriaux qui disposent de la compétence Voirie comme l'EPT Grand Paris Seine Ouest, vont assurer la charge Vélib' pour le compte des villes, disposant des recettes publicitaires de mobilier urbain.
La situation d'une participation Vélib' des villes sans avoir les recettes correspondantes n'est donc pas acceptable et j'ai demandé au Président de Plaine Commune que le dossier soit reconsidéré. J'ai demandé que soit étudié la possibilité d'une compensation financière par redistribution d'une partie des recettes publicitaires ou bien le transfert aux villes qui le souhaiteraient, des compétences Voirie et Stationnement, ce qui permettrait d'équilibrer ces dépenses. Même s'il faut évidemment prendre en compte les déplacements entre Paris et la banlieue il faut nécessairement réfléchir au mode de transport doux entre les villes des territoires, et c'est aussi un des arguments que j'oppose à Plaine Commune dans sa décision de ne pas financer Vélib sur le territoire.
Si je comprends votre agacement, il est de ma responsabilité d'assurer une gestion saine des finances de la ville et un certain nombre d'équipements du service public de proximité, comme la piscine municipale ou le gymnase Joliot-Curie qui nécessitent de lourds investissements représentent un volet essentiel dans les orientations budgétaires.
Demeurant à votre écoute, et vous souhaitant la bienvenue à Saint-Ouen.
Je vous prie de croire, Monsieur, en l'assurance de mes sentiments les meilleurs.
William DELANNOY
Service Courrier de la ville de Saint-Ouen-Sur-Seine
Message original
Nom : Guérin
Prénom : Olivier
Message :
Monsieur le Maire,
Je suis un futur habitant de St Ouen, du quartier des Docks. En attente de la livraison de mon immeuble, je suis actuellement résident de Paris. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j'ai appris que votre ville ne renouvelait pas son contrat avec Velib en 2018. Ce alors que nombreuses sont les communes limitrophes de Paris rejoignant le programme (au total 68 communes). Plusieurs de mes proches sont des utilisateurs d'Autolib et Velib, et je doute que vous ignoriez que nombre des nouveaux habitants du quartier viennent de Paris. Un quartier que vous avez voulu exemplaire, notamment en terme de circulation et de respect de l'environnement. Quelle image donner également à l'approche des Jeux Olympiques ? Doit-on s'attendre également à ce que le contrat avec Autolib ne soit pas renouvelé ?
Je vous prie, Monsieur le Maire, de revenir sur votre décision qui est incompréhensible pour tous les utilisateurs parisiens de Velib. Ecoutez-les, ceux-ci, à n'en pas douter, vont emménager très nombreux dans les prochains mois dans votre commune.
Bien cordialement,
Olivier Guérin